Ces tendances mondiales, présentes tant au Québec qu’à l’international, démontrent l’importance du secteur.
L’engouement pour les croisières expéditions, l’amélioration de l’accueil dans les ports d’escale et la mise en valeur récréotouristique des cours d’eau sont trois tendances marquantes du tourisme maritime et fluvial depuis les deux dernières années.
Les croisières expéditions, un créneau en vogue
Selon la Cruise Lines International Association (CLIA), la popularité croissante des destinations nordiques figure parmi les grandes tendances de l’industrie des croisières. La clientèle, attirée par l’expérience nordique, recherche des croisières d’aventures, voire de l’extrême. Lors de la dernière édition du plus grand événement annuel organisé par l’industrie, Seatrade Cruise Global, les compagnies ont annoncé une hausse importante de la demande pour les croisières expéditions. Mêlant aventure, découverte et apprentissage, celles-ci s’effectuent à bord de navires plus petits que leurs cousins océaniques. Elles accostent dans des ports de moindre taille, situés dans des régions hors des sentiers battus, telles que l’Arctique canadien, le Groenland ou encore l’Alaska.
Cette offre séduit une part croissante de voyageurs aisés, soucieux de l’environnement et en quête de voyages transformationnels et expérientiels, comme le constate la CLIA. Pour répondre à la demande, 26 navires sont en cours de construction, selon Cruise Industry News,tant pour les compagnies déjà établies que pour de nouveaux joueurs, les plus connues étant Celebrity Cruises, Silversea, Hurtigruten, Quark Expeditions ou encore Ponant. Cette dernière envisage de doubler sa flotte d’ici 2021, pour disposer de 12 navires d’expédition, dont le premier brise-glace de luxe au monde. Quant à Hurtigruten, une compagnie présente sur le fleuve Saint-Laurent, elle lancera en 2019 les deux premiers navires hybrides d’une nouvelle génération (voir image ci-dessous), qui seront considérés parmi les plus respectueux de l’environnement.
Parmi les destinations, l’Alaska suscite un fort engouement chez la clientèle et les compagnies depuis plusieurs années. Visitée non seulement par des bateaux d’expédition, mais aussi par des méganavires pouvant transporter jusqu’à 5000 passagers, la région a accueilli un nombre record de 41 navires et plus de 995 000 passagers en 2017. Une popularité qui pourrait très bien se propager à d’autres destinations nordiques.
Les destinations améliorent l’accueil des passagers en escale
Les autorités portuaires et les villes d’accueil accentuent leurs efforts pour améliorer l’expérience des passagers en visite dans leur destination. Partant du constat que les employés des navires de croisières sont régulièrement sollicités par leur clientèle pour connaître l’offre touristique de la ville norvégienne d’Oslo, l’organisme Oslo Cruise Partners a produit un manuel à leur intention. L’imprimé inclut des renseignements pratiques, des coupons de réduction ainsi que des gratuités, afin d’améliorer l’expérience de visite tant des passagers que des membres d’équipage qui souhaitent explorer la ville.
Le port d’Aarhus, au Danemark, a quant à lui choisi d’accueillir les croisiéristes avec une équipe de 1300 hôtes locaux bénévoles. Vêtus d’un chandail bleu et d’un badge présentant l’inscription Ask me (Demandez-moi), ces résidents guident les croisiéristes à travers la ville et assistent avec eux à des événements culturels.
L’autorité portuaire de Nanaimo, sur l’île de Vancouver, a instauré une politique d’accueil similaire pour les passagers de croisières, le White Glove Service, afin d’éliminer les irritants lors de leur visite. Par exemple, un service de voiturettes de golf transporte les personnes à mobilité réduite jusqu’au terminal où ils traversent la douane. Une navette gratuite, offerte aux passagers et aux membres des équipages, circule en continu tout au long de la journée et s’arrête à quatre lieux d’intérêt. Des bénévoles, portant des vêtements identifiables, sont présents le long de la route empruntée par la navette pour répondre aux questions et faire des recommandations de visites. Selon l’autorité portuaire, les nouveaux standards d’accueil reposent sur la qualité du service des bénévoles, fiers ambassadeurs de leur communauté et de leur région.
Au Québec, l’accueil des résidents dans les escales du Saint-Laurent est le principal facteur de satisfaction des passagers, selon une étude du ministère du Tourisme publiée en 2017. Mais l’accueil est également un enjeu bien présent, en raison du manque de financement des activités et de la pénurie de main-d’œuvre.
La mise en valeur récréotouristique des cours d’eau
En Amérique du Nord comme en Europe, les villes et les territoires ont à cœur la revitalisation touristique de leurs cours d’eau et de leurs rives. Ils adoptent une approche collaborative afin de favoriser l’émergence de projets innovants. L’État de New York a lancé au printemps dernier le concours « Réimaginons le canal » (Reimagine the Canals Competition) afin de transformer de manière visionnaire le réseau de canaux de l’État pour en faire une source de développement économique et touristique. Parmi les projets sélectionnés en mai dernier, Go the Distance vise à aménager des lieux d’hébergement pour les plaisanciers, Canal Winterlocks permettra d’organiser des activités hivernales sur le canal Érié et Intra-Works proposera des installations d’art et de sculpture visant à forger une identité culturelle pour le réseau de canaux.
En France, l’organisme responsable du développement touristique et culturel de l’estuaire du fleuve de la Loire a créé la marque Terre d’estuaire, la Loire de tous les sens, au printemps dernier. Cette initiative a vu le jour afin de valoriser 60 kilomètres de rives et de regrouper les offres touristiques et culturelles de la destination au sein de forfaits thématiques.
La Ville de Québec a lancé son futur plan d’aménagement des principales rivières de son territoire par un concours international d’idées, en mai 2017. Le plan servira entre autres à mettre en valeur des activités récréotouristiques tout au long de l’année sur les rivières du Cap Rouge, Saint-Charles, Beauport et Montmorency. Les projets des trois lauréats du concours Rêvons nos rivières vont guider les autorités municipales dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan directeur permettant l’atteinte de plusieurs objectifs, notamment :
- Améliorer l’accessibilité aux rivières, tout en préservant leur qualité;
- Dépasser les limites récréatives et profiter des quatre saisons;
- Renforcer le sentiment d’appropriation des citoyens envers les rivières et leurs milieux environnants;
- Relier les équipements récréotouristiques existants et à venir;
- Mettre en valeur la culture et le patrimoine.
Ces tendances mondiales, présentes tant au Québec qu’à l’international, démontrent l’importance des secteurs maritime et fluvial au sein de l’industrie touristique.
Article initialement publié sur le site du Réseau de veille en tourisme
Source de l’image à la une : © Marc Loiselle / Québec Original
Sources :
– Canal Corporation. « Governor Cuomo Announces Finalists for $2.5 Million Reimagine the Canals Competition»,12 avril 2018.
– Cruise and Ferry.« How Hurtigruten is driving the industry to a green future», 2 février 2018.
– Cruise Europe. « Oslo publishes crew manual», 12 septembre 2018.
– Cruise Industry News. « Nanaimo Concentrates on ‘White Glove Service’», 16 février 2018.
– Cruise Industry News. « Cruise Industry News Annual Report and Industry Growth Forecast», consulté en avril 2018.
– Cruise Industry News. « Aarhus: 1,300 Locals To Host Passengers», 2 juillet 2018.
– Cruise Line International Association. « 2018 Cruise Industry Outlook», décembre 2017.
– Cruise Line International Association. « 2018 Cruise Industry Outlook update», juin 2018.
– Powell, Laura. « Ponant’s North American Push Highlights Growth in Expedition Cruising », Skift, 19 juin 2018.
– Satchell, Arlene. « Expedition cruising poised for explosive growth», Seatrade Cruise News, 9 mars 2018.
– SPL LOIRESTUA. « Terre d’Estuaire, la Loire dans tous les sens ».
– Ville de Québec. « Rêvons nos rivières ».
PUBLIÉ
12/3/2018